Poésie Noire - K.O.F. nr.2 (01/1992)


 

POESIE NOIRE : Tabula Rasa
Après avoir vendu son âme au diable au genre musical 
le plus offrant, Poésie Noire ne sait plus vraiment 
sur quel terrain se situer. 
On croyait qu'il avait trouvé sa voie avec le 
merveilleux album "love is colder than death ", mais 
il fallut qu'il s'aventure sur le terrain glissant de 
la pop un peu mièvre avec "Marianne". Les fans égarés 
retrouveront dans Tabula Rasa de bons remix ("Ocean 
of Tears", "Always Like This"), qui ont l'avantage de 
redresser la barre, mais qui ne permettent pas pour 
autant de se faire une idée précise de l'orientation 
que va prendre le groupe dans les années à venir. 
Espérons que Joe Casters, qui plus d'une corde à son 
arc (il a participé à plusieurs centaines de groupes 
dance qui portaient des noms différents), saura trancher 
dans le vif du sujet et opter pour un style cohérent. 
Si Poésie noire continue à avoir le cul entre deux 
chaises, nous n'hésiterons pas à nous assoir dessus, 
comme nous avons pu le faire pour des groupes 
opportunistes à la Xymox...."Tabula Rasa" mérite d'être 
acheté et écouté, mais il ne faudrait pas que nos amis 
belges considèrent ce succès comme une caution morale, 
un blanc seing qui leur permettrait de de n'en faire 
qu'à leur tête en négligeant les aspirations d'un 
public fidèle . Joe, tu n'es pas un fils de pop; 
reviens-nous et nous passerons l'éponge sur tes 
égarements que nous souhaitons passagers.

G.D.

 

Boris MIKULIC : Philia Phobia
(Antler Subway records)

Voici le dernier album solo de Boris Mikulic, ex SOTTO VOCE. 
Rappelons qu'il est originaire de Ljubjana, berceau de la 
techno yougoslave.
Il passa les 12 premières années de sa vie seul, dans une 
ancienne étable, son unique contact avec le monde extérieur 
provenant des sons de l'orgue d'une église voisine. Inutile 
de dire que cela se ressent dans sa musique; des chants 
grégoriens apparaissent ça et là, et les paroles trahissent 
ce que par euphémisme je nommerais une haine profonde de la 
société et des pulsions morbides.
Après avoir étudié dévotement le piano ("satyriaticon"), il 
habita à Berlin et c'est de cette époque que date une grande 
admiration pour Jimy Hendrix qui constitue un autre morceau 
du puzzle des influences : on trouve dans cet album des 
samples de guitares heavy metalplus vrais que nature 
"Kyrie Eleison", "Harold & Caroline").
Puis il découvrit les RESIDENTS, KRAFTWERK, DEAD CAN DANCE, 
et plus tard la scène Electronic Body Music belge. Il créa 
alors IN SOTTO VOCE avec ilya Dimitriyevic. 
Ils comosèrent de la techno ultra violente très efficace, 
du genre tout-samplé-et-séquence-y-a-qu-a-appuyer-sur-un-
bouton-pour-jouer. Même si notre homme c'est assagi, il 
reste des trâces de cette violence électronique ("Life", 
"Necrophilia", "I had enough"). 
A noter la présence d'un certain Marc Dirickx poiur les 
drums de Harold & Caroline. Y-a-t-il un rapport avec 
Marc Ickx de A SPLIT SECOND ?
Après avoir baigné dans ces milieux si différents, 
B.M. semble en faire amintenant la synthèse; le cocktail 
est riche et malgré quelques erreurs("Harold & Caroline" 
surtout) vaut la peine d'être écouté.

M.B.

 


by Patrik Kruse & David Hulet.

16/12/2000

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